
"On veut de la transparence" : des associations inquiètes de la qualité de l’eau au nord-ouest d'Orléans interpellent la Métropole
Plus d'un an après avoir organisé une réunion d'information sur les problématiques de pesticides et nitrates dans l'eau des communes du nord-ouest de la Métropole, deux associations attendent toujours de l'intercommunalité plus de transparence sur les enjeux de qualité de l'eau.
Par Cindy Roudier-Valaud
Publié le 20 mars 2025 à 12h00 •

Les militants déplorent aussi qu'Orléans Métropole, se cachant derrière la loi sur le secret des affaires, ne dévoile pas le contrat qui la lie à Suez pour la gestion de l'eau de treize communes.
En janvier 2024, les associations Eau secours orléanais et Ingré Ormes 2023 organisaient une réunion pour informer le grand public sur la qualité de l’eau dans le nord-ouest de l’Orléanais.
Ils s’inquiétaient en effet de la présence dans l’eau de ce secteur, de taux élevés de pesticides et nitrates, avec notamment des substances interdites comme l’atrazine, ou le chlorothalonil...
"Nous demandons une réunion publique"
"Depuis cette réunion, nous avons envoyé des courriers aux élus et lancé une pétition qui a recueilli 1.100 signatures. Nous avons rencontré l’agence régionale de santé et les maires d’Ingré et d'Ormes", décrit Jean-Loup Caille, militant des deux associations. "Nous demandons à la Métropole d’organiser une réunion publique avec les citoyens, pour que les élus présentent les moyens qui seront pris pour garantir la potabilité et la buvabilité de l’eau, à court, moyen et long terme. On veut de la transparence. Il serait normal que les citoyens soient mis au courant", demandent les militants, dont certains sont membres des instances de consultation de la collectivité. Et si ce sont des lieux où ils peuvent obtenir des informations, ils souhaitent que les citoyens soient davantage impliqués par l’intercommunalité sur le sujet de l’eau.
Leurs demandes n’ont pas abouti. "Ils disent attendre les résultats d’une étude, mais cela prend du retard. Les élus nous ont même reproché d’avoir mis en colère les agriculteurs lors de notre réunion en janvier 2024. Car la métropole a la charge de mettre en place des captages prioritaires pour la protection des captages d’eau potable, en lien avec les agriculteurs qui dans ce secteur travaillent en agriculture intensive. Il faudrait ne pas parler", regrettent André Bouchoule et les autres militants.
"Un contrat caviardé, avec quasiment toutes les pages masquées de noir"
Ils contestent le manque de démocratie participative. "Ils ne conçoivent pas que dans les conseils d’exploitation, les citoyens donnent leur point de vue sur les contrats avec le délégataire. Il y a beaucoup de réticences dans les débats".
Et ils dénoncent un "scandale" : "suite au changement dans la gestion de l’eau au 1er janvier 2024, nous avons demandé à voir le contrat passé avec Aqualige (Suez) pour les treize communes en délégation de service public. On a reçu un contrat caviardé, avec quasiment toutes les pages masquées de noir. Orléans Métropole prétexte la loi sur le secret des affaires et a tout dissimulé. Les communes ont dû le valider, mais aucun conseiller municipal n’a vu le contrat. Les usagers s’engagent pour neuf ans pour avoir de l’eau fournie par Aqualige, mais ils signent un chèque en blanc, on ne sait pas ce qu’ils prévoient."
L’association a déposé un recours à la commission d’accès aux documents administratifs, qui n’a pas considéré cette pratique anormale.