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Conférence de presse  du 19 mars 2025

sur la qualité de l’eau au robinet dans l’ouest d’Orléans

 

1-Les faits

 

 

11-Des généralités :

 

On parlera ici de pesticides car nous sommes buveurs d’eau du robinet, pas d’euphémisme du style produits phytosanitaires ou médicaments pour les plantes.

 

Le nombre de cancers en France augmente pour atteindre 450000 aujourd’hui par an et de plus en plus chez les enfants.

 

L’eau est vitale, en effet nous sommes constitués de 60% d’eau qui provient essentiellement de l’eau du robinet.

Cette eau contient de plus en plus de pesticides qui sont pour la plupart cancérogènes.

 

12-Localement

 

La dose de pesticides progresse sans cesse dans les eaux du nord de la Métropole, et en particulier à la Chapelle Saint Mesmin, à Ingré et à Ormes, et à Saran

 

Prenons le cas du chlorothalonil, pour ne prendre qu’un exemple.

 

Plus on se rapproche de la zone de grandes cultures et plus la dose de chlorothalonil augmente, selon la norme de 2023 :  plus de deux fois la dose par litre sur la Chapelle Saint Mesmin, plus de 3 fois sur Ingré et plus de 5 fois sur Ormes.

 

Ce pesticide ne peut pas être enlevé par les traitements actuels à base de chabons actif. Pour l’enlever il faut passer par le traitement par osmose inverse ce qui représente un coût insupportable pour les consommateurs. (environ1 € par m3)

 

13-Ce cas n’est pas isolé :

 

Nous disposons du rapport récent (sorti fin 2024), rédigé par six inspecteurs rattachés à trois ministères : agriculture, santé et transition écologique. Le constat est édifiant.

 

 

Les inspecteurs ont découvert des concentrations élevées de pesticides et de leurs métabolites dans les eaux du robinet. Le chloridazone desphényle, un métabolite généré par un  herbicide largement utilisé dans la culture des betteraves pendant 40 ans, jusqu’à 2020, est présent dans la moitié nord de la France. Sa dose peut être de 12 fois supérieure à la limite réglementaire. Des betteraves sont produites dans les environs d’Orléans.

 

En 2022, 5 pesticides ou leurs métabolites ont dépassé la norme pour l’eau distribuée à plus de 10 millions d’habitants en 2022. 

L’atrazine pourtant interdite depuis plus de 20 ans est encore dans les 5 pesticides les plus présents, preuve de l’extrême persistance des herbicides dans le milieu naturel. On se rapproche des polluants éternels.

 

 

La dégradation de la qualité de l’eau au robinet s’est nettement accélérée ces dernières années :

En effet, la proportion de la population alimentée par une eau ayant présenté des non-conformités récurrentes, ne dépassaient pas 1.3 % en 2010 et encore 3.3 % en 2020, cette part a bondi à 10.8 % en 2021 et 12.2 % en 2022, la progression est exponentielle !

 

Ceci entraîne la fermeture entre 1980 et 2019 de 12500 captages d’eau potable sur les 45000 de France, soit le ¼ de la ressource. On est dans la course perdue d’avance !

 

Ces fermetures pourraient impacter l’alimentation en eau potable de plusieurs départements selon les inspecteurs qui fustigent « l’échec global de la préservation de la qualité des ressources pour ce qui concerne les pesticides ». On comprend mieux pourquoi les deux tiers des départements français étaient en restriction d’eau potable en 2023.

 

Sont dénoncés pêle-mêle :

- un dispositif de protection des captages et de leurs aires d’alimentation « complexes et peu efficaces. Ingré en sait quelque chose au château d’eau des Guettes !

- l’absence d’un « socle minimal d’exigences » dans le suivi des pesticides par les producteurs et distributeurs d’eau. On n’arrive pas à faire analyser l’eau chez l’habitant ! 

-la non prise en compte de la persistance des métabolites » qui opèrent sur le long terme » On n’a pas assez de recul, d’où la nécessité d’appliquer le principe de précautions !

 

            Les experts dénoncent également l’insuffisance de l’information donnée aux consommateurs sur les non-conformités des eaux distribuées. Les habitants d’Ingré et d’Ormes n’ont jamais eu d’alerte d’excès de chlorothalonil et autres pesticides par leurs mairies.

 

Autres faille majeure pointée dans le rapport :

- de nombreux métabolites problématiques ne sont toujours pas pistés et donc passent sous les radars. On ne trouve que ce que l’on cherche !

Le meilleur exemple, c’est le TFA qui est issu de pesticides dénommés PFAS (fameux polluant éternel. Tous les jours on pourrait rallonger la liste des nouveaux polluants à rechercher !

 

 

L'ANSES -(Agence  Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation)  Tire aussi la sonnette d'alarme

 

Elle a révélé il y a un an des excès de métabolites d'atrazine, d'ESAT méthaloclore et surtout de cholorothalonil R471811, molécule issue de la dégradation de pesticides dans l'eau potable. Les informations se recoupent !

 

L'ONG Génération future a publié le volume des ventes de pesticides en France, et un département de la Beauce épand 50 fois plus de prosulfocarbe, un pesticide très inquiétant, que celui de la Lozère

 

Les pesticides génèrent des PFAS (per ou prolyfloroalkylés), quasi indestructibles dans l'environnement ce qui leur vaut le surnom de polluant éternels, ils ne sont pas encore recherchés dans l'eau potable de nombreuses villes.

 

Nous découvrons des produits toxiques liés à l'agriculture industrielle tous les jours, il y a quelques mois c'est le cadmium qui s'invite dans la liste des polluants. Celui-ci, connu depuis longtemps, est lié à l'épandage de hautes doses dans nos plaines de phosphore de l'Atlas à forte teneur en ce polluant. Décidemment la course aux rendements reste pleine d’externalités négatives !

 

 

La qualité de l'eau des nappes phréatiques se dégrade dangereusement actuellement sur l'Orléanais, les seuils d'alerte sont dépassés pour de nombreux pesticides et je ne vois pas l’ombre de projets sérieux   pour des solutions satisfaisantes pour y faire face !

 

3-Notre action

 

Nous avons organisé une réunion publique le 11 janvier 2024 à Ormes pour sensibiliser la population sur la qualité de l’eau au robinet.

 

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Nous avons lancé une pétition en ligne qui a reçu plus de 1000 signatures et nous demandons une réunion publique à la Métropole sur les solutions à court, moyen et long terme pour atteindre cet objectif d'une eau potable sans pesticide et nous restons sans réponse satisfaisante sur cette simple demande.

Les responsables adorent demander de nouvelles études encore et encore et semblent vouloir « noyer le poisson » !

 On a l’impression que moins l’on sait où va le monde, plus on accélère. La dernière loi agricole vient encore de lâcher davantage des freins écologiques, nos petits enfants vont « morfler »

 

 

 

4-Conclusion

 

Nous avons donc conduit 6 actions concrètes :

             -La réunion publique du 11 janvier à Ormes sur la dangerosité des pesticides dans l’eau du robinet.

             -l’envoi d’un courrier suite à la réunion du 11 janvier envoyé à la Métropole.

-la pétition

            -la mobilisation d’un groupe sur la suppression des pesticides dans l’eau du robinet conduit conjointement par Eau Secours 45 et Ingré Ormes2030.

-Des contacts avec l’ARS.

-Des entrevues avec les maires des deux communes.

 

 

 

                                                                                   Paul Marolleau et Jean loup Caille

 

Vous avez sur ce site le lien pour consulter la qualité de l’eau au robinet de toutes les communes de France. On peut y suivre la progression inquiétante, entre autres, du Chlorothalonil.

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